La technique de la lutte turque des Bashpelivanns

LES PRISES

Les principales prises du yagli gures

La lutte à l'huile se pratique à la fois debout et à terre. Dans une position comme dans l'autre, les lutteurs disposent de prises leur permettant d'attaquer et de se défendre.
 

LE PESHREV

Peshrev, mot d'origine persane signifiant "la marche en avant", désigne les mouvements qui précèdent chaque tournoi de lutte à l'huile. Initialement, ce rituel guerrier permettait aux lutteurs de s'échauffer et de se concentrer avant les combats.

Au fil des années, il s'est transformé en une danse rythmique qui souligne la fraternité et la volonté qui unissent les pelhivans. Pour effectuer le peshrev, les pelhivans s'alignent les uns à coté des autres.

Au rythme des davuls et des zurnas, ils tapent sur leurs cuisses et avancent en balançant bras et jambes.

Ces mouvements d'ensemble s'accompagnent de gestes allégoriques : ils posent tout d'abord leur genou gauche à terre, puis décrivent avec leur main droite des arcs de cercles qui vont du sol à leur genou.

Puis, après avoir porté leur main droite à leur ventre, leur bouche et leur front, ils l'élancent vers le ciel, en hommage à Allah. Leur danse est parfois ponctuée par les "haydi bre pelhivan" du public, soit : "allez mon lutteur !". Le combat commence au milieu du terrain par le Elense, la prise au cou.

L'HUILE

La façon de s'enduire d'huile

Sous l'action des mains et l'onctuosité de l'huile, les muscles des pelhivans s'assouplissent, et petit à petit, leur esprit se libère.

Avant chaque tournoi, les lutteurs s'enduisent minutieusement le corps d'un mélange d'huile d'olive et d'eau qui rend difficile toute prise.

Respectueux de la tradition, ils huiles d'abord, de la main droite, leurs épaules, leurs poitrines, leurs bras, puis l'intérieur et l'extérieur de leur kispet; Ensuite, de la main gauche, ils accomplissent à nouveau la même opération.

LE YAGCI

Pendant toute la durée de la compétition, les yagci, ou huileurs, se tiennent autour du terrain de lutte. Lorsqu'ils jugent nécessaire, ils versent de l'huile sur les lutteurs avec leur broc en fer blanc.

LE KISPET

Le kispet est le pantalon court que portent les lutteurs à l'huile.

Ce vêtement traditionnel, taillé dans un cuir de buffle, à la fois souple et très résistant, est entièrement cousu à la main. Sa confection nécessite 58 mètres de couture, et il peut peser jusqu'à 13 kilos.

Il permet aux combatant d'avoir une prise sur leur adversaire. Les pelhivans en prennent grand soin, et avant chaque tournoi, ils en vérifient minutieusement l'état. Ils savent que leur kispet peut être leur meilleur allié comme leur pire ennemi. Ils ont appris, au cours des tournois, que pour remporter la victoire, lutteur et kispet ne doivent faire

qu'un. C'est d'ailleurs peut-être pour cette raison qu'ils y inscrivent fièrement leur nom.

LE CAZGIR

Sans le Cazgir, la lutte à l'huile ne serait pas la même ! il faut le voir, il faut l'écouter retracer un à un, les exploits de chaque lutteur. il jongle avec les mots, multiplie les rimes.

C'est un présentateur, un conteur, un chanteur, qui à coup de vers et de louanges, enflamme le public et donne du baume au coeur aux "pelhivans".

le Cazgir est aussi le maître de cérémonie. Et ce n'est que lorsqu'il a déclamé le palmarès de chaque lutteur et prononcé le traditionnel :
"Que Allah vous guide jusqu'à la victoire !" que les pelhivans débutent la compétition.